Avec les réseaux sociaux devenant hégémoniques ces 20 dernières années, on s'est rendu compte qu'on était super connectés mais que notre connexion était digitale et distante. On a plus notre communauté d'antan, le village qu'on connaissait enfant, les petits groupes d'amis ont été éparpillé, les associations sont dissoutes etc..
On veut du communautaire, on veut de la connexion. Mais j'ai l'impression qu'on revendique une version romanticisé de notre souvenir, une nostalgie embellie qui n'a jamais existé.
Nos groupes n'étaient pas si cohésifs, nos associations pas si accueillantes, nos ami.e.s pas si proches. Même nos familles n'ont jamais été tant capable d'être un cocon pour la chenille qu'on était.
Les ami.e.s de l'époque avaient des problèmes. Et des amis.e.s d'aujourd'hui, du même âge ou pas, ont le même discours qu'on avait il y a 20 ans.
En gros, rien n'a changé, on a juste plus facilement accès à un échappatoire pour se leurrer que l'herbe est peut-être plus verte ailleurs. Avant on devait aller voir pour confirmer la supposition, maintenant on voit a distance mais avec un beau filtre IG par dessus.
Ce n'est pas un problème, ça pousse à l'action un peu plus et c'est bon pour le capitalisme, mais ça ne règle pas le problème de se sentir connecté, avec des personnes qui s'apprécient mutuellement, dans un endroit ou tout le monte se sent à la maison.
Parce que même si on trouve des communautés en Australie, au Canada ou en Espagne, on est souvent régie par des règles que d'autres nous imposent. Un peu comme la famille, vous avez des parents qui veulent que vous soyez aussi maniac du ménage que l'un, obsédé par le fait que cette porte doit rester fermée ou ce rideau ouvert, ou bien au contraire vous subissez un niveau de foutoir et de saleté auquel vous ne devriez pas être habitué.
En bref, on a atomisé les ménages petit à petit, encore une fois pour une raison de contrôle, et de satisfaction personnelle, ou même une colocation n'est pas toujours si simple à soutenir.
On rêve de communauté, avec nos ami.e.s ou tout le monde se sent bien et en liberté dans un contexte qu'ils apprécient. Mais est-ce possible ? Est-ce réalisable ?
En terme de lieux d'habitation, rurale ou citadin, taille de ville, proximité du travail, etc.. ?
En terme de choix d'électroménager, de service de ménage ou non, de position du mobilier, de l'entretien du jardin, etc.. ?
Toutes ces questions ont des réponses différentes pour chaque personne. Comment une communauté peut parvenir à satisfaire tout le monde à la fois ? C'est le problème de la démocratie et on voit très bien que peu sont capable d'être unanimes, voir même majoritaire juste à 80%, même à l'âge ou l'histoire se répète à cause des boomers qui perdent la mémoire de ce qu'ils ont hérité il y a 70 ans, car ils bénéficient du résultat.
En gros, le yin et le yang, c'est l'étau entre le capitalisme et le fascisme, ça c'est le niveau terre à terre duquel il faut sortir, pour vivre la tête un peu plus dans les nuages, tout en élevant le style de communauté à construire. Il faudrait avoir une sorte de trépied sur lequel se reposer pour chaque communauté pour que les intéressés sachent quels intérêts sont partagés.